
La fois où un coucher de soleil m'a appris une leçon de vie
Je me suis rendue au Bic, dans le bas du fleuve, un week-end. Partie un vendredi après-midi en van, avec un matelas gonflable troué à l'arrière. Après un arrêt pour me procurer un kit de réparation et boucher le trou, je suis repartie.
Après 4 heures de route, la fatigue a commencé à me gagner et je me suis mise à la recherche d’un spot pour passer la nuit. J'ai trouvé l'endroit de rêve dans un parc au bord du fleuve à Cacouna.
Réveil au chant des oiseaux et à marée basse. Il faisait tellement beau qu'on apercevait les montagnes de Charlevoix de l'autre bord du Saint-Laurent. Après quelques photos et une pause café, nous avons repris la route en direction du parc du Bic. Nous y avons passé la journée, puis nous nous sommes dirigées vers un autre endroit que j'avais repéré quelques semaines plus tôt lors d'un voyage en Gaspésie. L'endroit est magique pour les couchers de soleil, et nous avons eu de la chance ; cette journée était parfaite, avec un beau temps et quelques nuages.
La scène était irréelle, et j'ai vu ma part de couchers de soleil, mais celui-ci se classe dans mon top 5. Il est vraiment proche de détrôner ceux de ma chère ville natale.

Mais je dois dire que le highlight de cette aventure a été la réflexion que j'ai eue sur le chemin du retour. Pendant les 5 heures de route, je me suis demandé pourquoi j'ai toujours besoin de faire ce genre de choses. Pourquoi ai-je toujours envie d'explorer de nouveaux endroits, de vivre de nouvelles expériences ? Est-ce qu'un jour j'arriverai à apaiser cette soif d'aventure qui me paraît inextinguible ?
Je me suis consolée en me disant que c'était mieux que de vouloir plus de biens matériels. Sans m'en rendre compte, je m'étais mise dans une catégorie que je considérais supérieure, car je ne me voyais pas comme ces autres personnes qui veulent toujours plus de possessions matérielles et qui les affichent.
Turns out I’m just like them. Je ne suis pas meilleure que "ces autres", je suis exactement comme eux. C'était un moment plein d’humilité, car j'ai enfin compris de tout mon être que nous sommes tous dans le même bateau. Celui de la nature humaine, qui est souvent plus forte que nous et qui nous pousse à toujours en vouloir davantage et à ne pas nous contenter de ce que nous avons.


Le "plus" est différent pour chacun d'entre nous, mais finalement, le désir est le même. Je ne suis plus si sûre que ce soit une mauvaise chose en soi. Après tout, c'est souvent ce désir de plus qui me pousse à me dépasser, à affronter mes peurs et à ne pas me contenter de là où je suis. Alors, en fin de compte, tout est une question d'équilibre. Vouloir plus, oui, si cela me permet d'évoluer, d'apprendre, de repousser mes limites, de m’épanouir, de devenir une meilleure version de moi-même. Mais aussi apprécier ce que j'ai déjà, où je suis, et le chemin que j'ai parcouru.
Cela me rappelle les leçons de la philosophie stoïque d'Irvin B William (que je recommande vivement). L'une de ses leçons se penche précisément sur le fait de réaliser que la vie que nous menons est probablement la vie dont rêve une autre personne. Et en ce sens, nous vivons déjà un rêve. Quand j'y pense, je vis effectivement un rêve, j'ai tout ce dont un être humain a besoin pour s'épanouir. Mes besoins fondamentaux sont comblés, j'ai un travail que j'adore, même si parfois je m'en plains, et j'ai la chance de pouvoir partir dans ces petites aventures qui me ressourcent tellement, me procurent un sentiment de liberté que je ne trouve nulle part ailleurs. Que demander de plus ? Plus d'aventures et plus de moments avec mes amis et ma famille.

Alors, je ne sais pas trop quelle est la morale de mon histoire. Il y en a plusieurs, je pense.
La première est que nous nous ressemblons bien plus que nous le pensons. Tes passions et tes opinions peuvent différer des miennes, mais je ne suis pas meilleure que toi ; nous sommes différents en apparence mais plus proches que nous ne le laissons paraître.

Vouloir plus, oui, mais aussi prendre le temps d'apprécier ce que nous avons déjà. Si tu lis ce texte tu fais parti des humains les plus fortunés sur cette planète. Se satisfaire de ce que l'on a déjà prends beaucoup de temps et d'efforts. Notre mode automatique est de ne pas se contenter de ce que nous avons, mais la bonne nouvelle c'est que nous sommes équipé d'un esprit qui peut être entraîné à cultiver la gratitude.
Stay wild & n'oublies pas de profiter de l'instant présent, ne serais ce que pour quelques secondes